La filière agroalimentaire ivoirienne, composante de l’agro-industrie, représente plus de 700 entreprises, emploie environ 30 000 personnes et réalise plus de 3000 milliards FCFA de chiffres d’affaires annuel (données 2008). De nombreuses activités sont représentées dans ce secteur, les principales étant la meunerie, la transformation du café et du cacao, des fruits et des volailles. La production de boissons préparées et de conserves de poisson est également une activité très rentable. De nombreux groupes mondiaux sont présents dans ces différentes composantes. La filière agricole et les activités industrielles qui lui sont liées sont l’un des principaux moteurs de croissance du pays. Elle est aujourd’hui le plus dynamique en matière de diversification. Si la crise de septembre 2002 et la morosité économique qui s’en est suivie ont quelque peu contrarié leurs activités, les industriels du secteur ont, depuis plusieurs d’années, renoué avec la croissance.
La transformation du cacao en beurre, en tourteaux, en chocolat en tablette ou en poudre est l’affaire de leaders comme les multinationales américaines Cargill, Archer Daniels Midland (ADM), le groupe zurichois Barry Callebaut (représenté en Côte d’Ivoire par la Société africaine de cacao – Saco), la SN Chocodi (acquise en 2008 par le groupe ivoirien CKG Holding), sans oublier le suisse Nestlé, qui, par ailleurs, domine seul, depuis des décennies, la transformation de cerises de robusta en café soluble
Depuis le retrait d’Unilever des oléagineux, en 2009, le groupe Sifca a récupéré la production nationale d’huile alimentaire. Dans la brasserie, la multinationale française Castel (BGI), via sa filiale locale, la Société de limonaderie et de brasserie d’Afrique (Solibra), domine ce secteur à fort taux de croissance en produisant annuellement plus d’un million d’hectolitres de bière et 400 000 hectolitres de boisson gazeuse. Avec ses trois usines de conserves de thon et épices – la Société de conserverie de Côte d’Ivoire (Scodi) et pêche et froid de Côte d’Ivoire (PFCI) détenues par le groupe Thunnus Overseas de l’Ivoiro- Libanais Mohamed Khachab, ainsi que celle qu’il a revendu à l’Italien Nueva Castelli –, Abidjan s’impose comme l’un des plus grands exportateurs de thon en conserve du continent. La filière représente la quatrième richesse exportée du pays avec plus de 150 milliards FCFA (228,1 millions d’euros) de chiffre d’affaires annuel. Loin devant celui de l’industrie laitière, avec ses huit entreprises – Nestlé CI, Eurolait, Microdis, Finamark, Sapled, Saprolait, Normandia et Cobci.
Aujourd’hui, les produits de l’industrie agroalimentaire ivoirienne ont conquis le marché local et trouvent de nombreux débouchés dans la zone de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), malgré la concurrence de produits venus de l’Occident. Le grand défi du secteur est d’explorer désormais le marché, plus vaste, de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), grâce notamment à la possibilité d’exporter en franchise de droits de douane. Le dynamisme du secteur agroalimentaire est porté par une demande locale croissante dans le pays et sur toute la zone limitrophe. L’enjeu est aujourd’hui pour les industriels de développer leurs exportations vers les pays de l’Afrique de l’Ouest, réunis au sein de la Cedeao. Visiblement, les choses pourraient aller de mieux en mieux pour les agro-industriels qui voient loin avec l’amélioration du climat d’affaires, aussi bien en Côte d’Ivoire que partout dans la sous-région.
L’industrie agroalimentaire : du personnel de plus en plus qualifié
En raison d’une automatisation croissante des processus de production, d’une complexification des produits fabriqués et du développement des normes strictes en matière d’hygiène et de traçabilité, les industries alimentaires sont à la recherche de personnels de plus en plus qualifiés, à tous les niveaux. Ainsi dans la partie production, les postes de techniciens de maintenance, de conducteurs de lignes automatisées et de techniciens qualité sont particulièrement prisés. Les entreprises attendent aussi de ces professionnels qu’ils soient capables d’innover afin de proposer des améliorations pour le fonctionnement de la ligne de production.
Marketing et R&D : les innovations de demain
Créer de nouvelles saveurs de yaourts, miser sur le bio, l’allégé ou les alicaments (aliments bons à la santé), inventer de nouveaux packaging comme les sachets individuels : les industriels sont toujours en quête d’astuces pour séduire les clients et imposer de nouvelles tendances de consommation.
Liste des métiers de l’agroalimentaire
Concevoir : chef de produit, chargé d’études marketing, chargé de packaging, ingénieur nutritionniste.
Produire : conducteur de ligne de fabrication et de conditionnement, opérateur de fabrication, responsable d’atelier de fabrication, responsable de maintenance, responsable de production, responsable qualité, technicien de maintenance, technicien qualité
Acheminer : animateur logistique, responsable de logistique, chauffeur-livreur, acheteur, approvisionneur.
Vendre : attaché(e) commercial
Vous pouvez aussi consulter les rubriques consacrées aux métiers de l’industrie et de l’agriculture.
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